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CONSTRUIRE UN MONDE DE PAIX

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11 juin 2011

JUSTICE ET CHARITE

 

RAPPORT JUSTICE ET CHARITE DANS DEUS CARITAS EST (n° 26 – 29)

 

Le développement de l’industrie au XIXème siècle a contribué favorablement à l’éclosion du capitalisme avec ses problèmes sociaux nouveaux. Toutefois, le marxisme sans être une solution, a vivement critiqué l’Eglise en lui reprochant de coopérer au maintien de l’injustice sociale par ses activités caritatives. Pour le système marxiste, les pauvres souhaitent plus un ordre social juste où chacun jouit de ses droits qu’un système caritatif à l’avenir incertain. Sans nier une part de vérité dans ces reproches, il faut souligner que l’Eglise a toujours défendu l’idée selon laquelle le but premier de l’Etat est d’assurer à chacun des citoyens sa part du bien commun.

Face au problème de la justice sociale qui se posait de manière nouvelle avec le capitalisme, l’Eglise ne manquera pas d’être éclaireur dès 1877 avec Mgr Ketteler, Evêque de Mayence. Il faut noter qu’en plus des associations et des ordres religieux qui virent le jour, les papes, depuis Rerum Novarum de Léon XIII (1891) ont publié des encycliques et lettres pour interpeller le politique sur le problème de la justice sociale. En 2004, le Conseil pontifical Justice et paix a publié le Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise. Le système marxiste finit par se révéler comme une illusion. Aujourd’hui, la doctrine sociale de l’Eglise joue un rôle de repère dans le contexte actuel de crise. Deux situations mettent en relief le rapport entre l’engagement pour la justice et le service de la charité.

La distinction entre l’Eglise et l’Etat n’est plus à démontrer. Il revient particulièrement au politique de garantir un Etat juste. L’Etat doit défendre la liberté religieuse et la paix entre les fidèles des différentes religions. Etant donné que la justice est le but et donc la mesure intrinsèque de toute politique, il revient donc à l’Etat de se poser la question de savoir qu’est-ce que la justice et comment la réaliser. Une définition juste, impartiale et non intéressée de la justice s’avère ainsi indispensable pour un ordre juste. Finalement, l’engagement politique ne peut pas être à la charge immédiate de l’Eglise. Toutefois, la foi, par l’intermédiaire de la doctrine sociale de l’Eglise vient en aide à la politique en purifiant la raison. Il s’en suit que la mission de l’Eglise consiste essentiellement à la purification de la raison et à la formation éthique afin de faire reconnaître comme évident et objectif ce qui est juste. En effet, dans l’édification d’une société juste qui est une tâche propre au politique, l’Eglise ne peut pas supplanter l’Etat. Reste à savoir si la société la plus juste est exempte de la charité.

La Justice, à elle seule, n’est pas une réponse exhaustive aux problèmes sociaux. La place de la charité restera toujours essentielle même dans la société la plus juste. Il y aura toujours des situations qui nécessiteront une réponse caritative. Or, l’Etat ne peut pas tout faire. Une assistance empreinte d’amour personnel et dévoué n’est pas l’apanage de l’Etat. En effet, son rôle n’est pas de dominer, de diriger tout, mais de reconnaître et d’encourager les initiatives de soutien aux hommes en situation de besoins. L’une des initiatives de soutien est celle de l’Eglise. Elle est une force sociale qui sème l’amour suscité par l’Esprit Saint. Insatisfait par le matériel, cet amour vient combler l’homme jusque dans son âme. Ainsi, l’idée selon laquelle l’ordre juste rendrait inutile l’exercice de la charité est une conception matérialiste humiliante et réductrice de l’être humain.

Parlant de la relation entre l’engagement pour un ordre social juste et le service de la charité dans la vie de l’Eglise, il faut noter avant tout qu’au moment où la tâche de l’Eglise vis-à-vis d’un ordre social juste est médiate, celle des fidèles laïques est immédiate. L’Eglise contribuera à la purification de la raison et au réveil des forces morales. Les fidèles laïques, en tant que citoyens de l’Etat doivent participer personnellement et de façon responsable à la vie publique pour la formation de structures sociales justes en vue de la promotion du bien commun. Aussi leur existence entière y compris leur activité politique doit-elle être imprégnée de charité. Par ses organisations caritatives, l’Eglise agit en plein responsable suivant sa nature propre. De même qu’il ne peut avoir de situation, aussi juste soit-elle, où la charité sera superflue, l’Eglise ne peut jamais se passer de l’exercice de la charité.  

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